mardi 11 octobre 2011

Les manifestants se battent contre Wall Street d'une façon très américaine

Attaqués par la police et les politiciens, les manifestants de Wall Street deviennent plus forts

Laurie Penny (The Independent)
Mardi 11 Octobre 2011



La police de New York essaye d'arrêter des manifestants entrant dans Wall Street / AP
La police de New York essaye d'arrêter des manifestants entrant dans Wall Street / AP
Ils ont dit que cela ne pourrait jamais arriver en Amérique. Au pied de Wall Street, dans le ventre de la bête du marché de la finance agressive, deux mille protestataires, surtout des jeunes manifestant contre l'avidité des entreprises, essayent de franchir une barrière de police et occuper la rue iconique. Le NYPD (la police de New York) les fait reculer avec des gaz lacrymogènes et des matraques, un officier en chemise blanche tape dans la foule au hasard avec sa matraque.
 
L’air sent le poivre vaporisé et il y a des cris perçants dans la foule. "Qui diable protégez-vous ?" Scandent-ils. La génération d'Obama commence à recevoir une réponse désagréable à la plus basique des questions politiques.
 
Ces manifestants font partie d'une marche venant de la manifestation Occupons Wall Street de Liberty Plaza de Manhattan, qui est maintenant en place depuis  presque trois semaines. Des manifestations similaires contre l'injustice économique apparaissent brusquement dans des villes à travers les États-Unis et des milliers de gens sont impliqués. Deux heures plus tôt, sous les fenêtres illuminées des palais de la finance de Wall Street, j'étais debout au milieu d'une foule de 20 000 étudiants, des syndicalistes, des activistes et des citoyens en colère scandant au son des tambours : "les gens, unis, ne seront jamais vaincus!"
 
"Remercions  Dieu pour les syndicats, mec," dit Lauri Faggoni, un cinéaste, debout à côté de moi dans la bousculade.
 
Les syndicats, emballés par l'énergie de la protestation, ont rapidement  apporté leur soutien aux occupants et les ont rejoints pour une marche et un rassemblement à la Place Foley, reprenant leur litanie : "nous sommes les 99 pour cent" - la majorité des Américains qui ont été spoliés de leur part de la richesse nationale par  les "1 pour cent" restant.
 
Alors que la nuit tombe, les tambours battent sur les marches de la Liberty Plaza, où il n’y a que la place de debout. "Nous sommes ici pour vous remercier!" Un ouvrier impliqué dans la grève contre Verizon dit à la foule excitée. "Nous devons reprendre cette ville, nous devons reprendre cet Etat et le plus important de tout, nous devons reprendre notre démocratie."
 
Le processus de reprendre la démocratie, cependant, est rarement indolore. Comme le cri monte "marchons sur Wall Street" et un groupe se détache pour faire juste ment cela, les flics commencent à bouger. Jusqu'à présent, 23 arrestations de paisibles manifestants ont été enregistrées à New York. Sur Broadway, à l'intersection de Wall Street, les manifestants sont traînés hors de la foule ou des trottoirs, grossièrement menottés et emportés par la police.

Une des victimes est une jeune femme blanche seule, que je vois être poussée le long de la route par un certain nombre de policiers. "J'étais juste debout sur le trottoir. Apparemment c'est illégal maintenant, être juste debout sur le trottoir," dit-elle, alors que les flics lui tordent les mains derrière son dos et la poussent dans une voiture. Je demande quel est son nom. " Troy Davis," dit-elle, nommant l'homme qui a été de façon controversée exécuté par l'état de la Géorgie la semaine dernière. "Troy Davis. Emmett  Till. Medgar Evers. Martin Luther King."

 
Le Candidat républicain au poste présidentiel Herman Cain a dénoncé les manifestations comme étant " non-Américaines", mais dans la foule, sur un panneau en carton on lit "ceci est patriotique". Comme j'observe la foule, majoritairement des jeunes, repoussés hors de Wall Street par les lignes de police, une chose extraordinaire se passe. Un jeune homme commence à crier le texte du Premier Amendement de la Constitution. "Le Congrès ne fera aucune loi respectant l’établissement d’une religion, ou interdisant le libre exercice de cela," commence-t-il. Immédiatement, utilisant la technique de "l'homme micro" que les occupants ont développée pour porter leurs voix, mille autres le scandent après lui, condamnant le NYPD (la police de New York) pour "l'abrègement de la liberté de parole, ou de la Presse ; ou le droit des gens à se réunir paisiblement et adresser une pétition au Gouvernement pour une réparation de griefs."
 
Alors que les manifestants descendent dans les rues des villes à travers les EU, ils ont raison de se considérer comme faisant partie d'un mouvement global- mais il y a quelque chose de curieusement américain à cela.

Traduit de l'Anglais pour La Nation par Hadj Ben.



Traduit de l'Anglais pour La Nation par Hadj Ben.

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