mercredi 25 janvier 2012

L'émergence du premier parti islamique en Russie

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L’émergence du premier parti islamique en Russie serait non seulement à marquer d’une pierre blanche, mais constituerait également une revivification, faisant renaître des cendres une dimension politique très active de l’Islam qui avait cours avant la révolution de 1917, sous l’appellation  ‘’Ittifaq al-Mouslemine’’.Les conditions législatives seraient donc réunies pour favoriser à l'avenir la naissance de formations islamiques, et c'est dans la république du Tatarstan que cette perspective pourrait voir le jour.  
La résurgence de l’islam politique dans la Russie dominée par le  "parti Russie unie" du premier ministre Vladimir Poutine, lequel s’apprête à reconquérir le Kremlin en 2012, est défendue par Vali Allah Yaqoubev, responsable de l’éducation au sein du Département des affaires islamiques de Tatarstan, qui a annoncé la probable création du premier parti du genre, tout en soulignant que : «si les députés et partis politiques du parlement russe ne sont pas tous hostiles à l’islam, tous sont en revanche unanimes pour protéger les religions et les musulmans ».

mercredi 11 janvier 2012

LA GUERRE CONTRE L’IRAN N’AURA PAS LIEU !





La guerre contre l’Iran n’aura pas lieu… pour le moment. La guerre d’Iran n’aura pas lieu de sitôt même si ‘Pierrot le fou’ - Benjamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël - crie «Aux loups, aux loups» à la Knesset - parlement israélien - pendant qu’Ahmadinejad – le Président iranien – ne l’écoute pas, ne l’entend pas, et pour cause...



Robert Bibeau
Mercredi 11 Janvier 2012

LA GUERRE CONTRE L’IRAN N’AURA PAS LIEU !

L’Iran connaît parfaitement les plans de l’hyène américaine et l’Ayatollah Khamenei sait également que le renard israélien ne commande pas au loup états-unien. C’est plutôt l’inverse (1).
Tout ce que la Terre porte d’analystes, d’observateurs, d’experts militaires se sont émus la semaine dernière à l’annonce qu’un porte-avions de la Ve flotte américaine, furetant dans le secteur du détroit d’Ormuz, loin de son port d’attache, avait été chassé de la région par un exercice militaire iranien. Le navire risquait en effet de provoquer un incident-accident entre les deux belligérants se disputant le Golfe persan (2).
L’incident n’était pourtant qu’un exercice de réchauffement avant la conflagration à venir. Après avoir assisté à ce coup monté, dites-vous que l’une des prochaines fois sera la bonne et que cet incident provoqué déclenchera non pas la ‘troisième guerre mondiale’ mais l’attaque américano-israélienne contre l’Iran que l’Amérique attend depuis si longtemps.
Pourquoi pas cette fois, ni la prochaine, mais la suivante seulement ? Et pourquoi en 2013 et pas avant ? Pour répondre à ces questions il faut savoir pourquoi les USA en veulent tant à l’Iran. Si l’on ne sait pas répondre à cette question préalable, on en est réduit à conjecturer – à spéculer – à colporter les papiers d’intoxication médiatique des éditorialistes américains et israéliens.
Posons d’abord une prémisse évidente. Neuf pays de par le monde possèdent l’arme atomique. Ce sont les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Inde, la Chine, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël – entre 100 et 200 ogives – (3). Y a-t-il plus criminel que le gouvernement états-unien ? Y-a-t-il plus hystérique que le gouvernement israélien ? Y-a-t-il plus instable que le gouvernement pakistanais ? Y-a-t-il plus imprévisible que le gouvernement coréen ? Y-a-t-il plus soumis que le gouvernement du Royaume-Uni ? Y-a-t-il plus cynique que le gouvernement de Russie ? Y a-t-il plus agité que le gouvernement de Sarkozy ? Pourtant, ni l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) ni l’ONU ne suggèrent le désarmement nucléaire de ces gouvernements menaçants et incompétents.
Il faut en conclure que la propagande à propos du danger nucléaire iranien n’est qu’un faux-semblant qui cache autre chose, d’autant plus que celui qui s’en dit le plus préoccupé-menacé est justement le seul qui ait utilisé l’arme atomique deux fois plutôt qu’une (Hiroshima et Nagasaki) et qu’il menace encore une fois de l’utiliser contre l’Iran – bombes de type Blu-117 – (4). Qui plus est, les États-Unis possèdent 2 200 têtes nucléaires et 800 vecteurs, de quoi détruire la planète toute entière (5). Que feront les deux ou trois bombes nucléaires iraniennes – à supposer qu’elles existent – montées sur des missiles Shihab-3 – 2 200 km de portée maximum – alors que les États-Unis se situent à 11 000 kilomètres du Golfe persique ? Moins d’une heure après une prétendue attaque iranienne, mille bombes nucléaires américaines pulvériseraient l’Iran ne laissant plus une âme qui vive (77 millions d’habitants). Espérons que nous en avons terminé avec cette fadaise de la menace nucléaire iranienne tout juste bonne à effrayer les retraités des salons de thé.
Mais alors qu’est-ce qui justifie l’acrimonie états-unienne à l’encontre de la destinée iranienne ? Dans un papier, il y a tout juste une année, nous avions répondu à cette question – « Regardez du côté du détroit d’Ormuz », disions-nous (6).
L’Iran a commis le crime de lèse-majesté de ne pas trembler quand Georges W. Bush l’a désigné à la vindicte de sa ‘communauté internationale’. L’Iran a l’outrecuidance de développer sa propre politique nationale plénipotentiaire. L’Iran a le culot de vendre son pétrole à la Chine en devises souveraines iraniennes. L’Iran s’approvisionne en armement auprès de la Russie honnie. L’Iran a choisi le camp de l’impérialisme chinois – l’ennemi irrédentiste de l’impérialisme américain. Enfin, l’Iran a le mauvais goût de posséder une frontière sur le détroit d’Ormuz par où transite près de 35 % du pétrole mondial, point de passage pétrolier que les États-Unis entendent bien entraver ou faire entraver  ! Pour que ce plan machiavélique fonctionne, les États-Unis doivent cependant colmater au moins deux brèches dans le dispositif de verrouillage pétrolier de la région du Golfe persique. Le projet Nabucco, un oléoduc irano-irako-syrien destiné à acheminer le pétrole iranien et irakien jusqu’en Méditerranée via le territoire syrien et le projet d’oléoduc des Émirats Arabes Unis destiné à contourner le détroit d’Ormuz pour l’acheminer directement jusqu’au port de Foujeirah (7). Pour ce dernier oléoduc ce ne sera pas compliqué ; les Émirats Arabes Unis sont sous protectorat américain et leur pétrole sera acheminé aux clients que Washington aura accrédités ; pour le premier cependant, rien n’est assuré et la subversion récemment entreprise contre la Syrie vise justement le contrôle de cet oléoduc. 
Dans un récent article nous demandions pourquoi la France et l’Euroland endossent la stratégie américaine visant leur propre étranglement pétrolier (8) ? En effet, si le détroit d’Ormuz est interdit à la navigation, c’est la Chine et l’Europe qui seront privées de carburant et non les États-Unis qui s’approvisionnent autrement. Ceci nous amène à conclure que l’Union Européenne devrait réviser ses politiques vis-à-vis de la Syrie et de l’Iran prochainement.
L’agression américaine contre la Syrie et l’Iran s’inscrit comme une étape de la guerre que se livrent les trois grands camps de l’impérialisme mondial – le camp états-unien – le camp de l’Euroland allié au camp américain jusqu’au 8 décembre dernier et dont il tente dorénavant de s’éloigner pour ne pas couler avec le dollar plombé – et le camp chinois, la superpuissance industrielle montante à laquelle sont associées l’Iran, la Syrie et la Russie.
Un expert affirme que ce que nous décrivons ci-haut : « ce modèle militaire mondial du Pentagone en est un de conquête du monde » (9). Les États-Unis n’envisagent nullement de conquérir le monde. Leur puissance technico-militaire est énorme mais leur capacité militaire conventionnelle – humaine – est bien en-deçà de telles ambitions. Les Américains souhaitent simplement détruire les infrastructures urbaines, les infrastructures portuaires et les raffineries iraniennes de façon à punir ce pays pour sa dissidence ; faire un exemple auprès de tous les autres pays en voie de développement qui caressent des rêves d’indépendance nationale.
Les États-Unis ne cherchent pas à s’emparer du pétrole iranien
, ils en seraient bien incapables puisqu’ils ne songent nullement à débarquer des détachements de Marines et à s’installer à Téhéran. Quand on est impuissant à mater les talibans afghans, on ne songe même pas à occuper l’Iran.
Les États-Unis cherchent plutôt à provoquer une crise économique, financière, monétaire mondiale qui frappera toutes les puissances impérialistes, dépréciera leurs monnaies
(le Yuan et l’Euro – le Dollar, lui s’en va déjà à vau-l’eau) et les rendront dépendantes des marchés boursiers et des ressources énergétiques du monde anglo-saxon (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada) où la valeur des entreprises pétrolières s’élèvera de façon vertigineuse en même temps que la valeur de l’or noir (Golfe du Mexique, Alaska, Sables bitumineux de l’Alberta et Mer du Nord).
Ce coup de « poker » démentiel et meurtrier ne provoquera pas la ‘troisième guerre mondiale’ – les deux autres blocs impérialistes concurrents ne sont pas encore prêts à engager un affrontement militaire contre la superpuissance nucléaire américaine représentant la moitié des dépenses militaires de la planète (10).
Les peuples du monde souffriront énormément de cette crise économique profonde accompagnée d’une inflation importante, d’une hausse du chômage déjà catastrophique, d’une déprime boursière, de l’effondrement des hedge funds et des caisses de retraite des travailleurs ; cette crise enclenchera des soulèvements ouvriers, des grèves et des occupations d’usines jalonneront la guerre de classe – travail contre capital – sur le front économique que les opportunistes petits-bourgeois auront mission de liquider en proposant divers slogans réformistes pour sauver le système capitaliste.
L’attaque américano-israélienne contre l’Iran n’aura pas lieu en 2012 – année d’élection américaine. Le sort de la Syrie doit d’abord être tranché ; pour Méphisto Obama et pour le Minotaure Netanyahu rien ne presse. Après l’élection il sera temps d’ouvrir les portes de l’enfer et de libérer les Cerbères des Guerres puniques contemporaines.
Un indice pour ceux qu’il presse de savoir quand cela surviendra : il suffit de compter les grands navires de guerre américains qui mouillent dans le Golfe persique ; quand il n’en restera plus aucun, le combat de l’Armageddon tonnera dans la fournaise persane.  
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(1) « Déclarations d’Hillary Clinton et du secrétaire à la Défense Leon Panetta : « aucune option n’est écartée ». Panetta a toutefois indiqué qu’« Israël ne devrait pas envisager d’action unilatérale contre l’Iran », tout en soulignant que « toute opération militaire d’Israël contre l’Iran doit être appuyée par les États-Unis et coordonnée avec eux ». (Déclaration de Leon Panetta le 2 décembre au Saban Center, cité dans U.S. Defense Secretary : Iran could get nuclear bomb within a year – Haaretz, 11 décembre 2011. C’est l’auteur qui souligne.).
(2) Il faut souligner toutefois que la flotte de guerre iranienne est chez-elle près des côtes d’Iran alors que la Ve flotte américaine est une intruse à 11 00 kilomètres des côtes américaines. 3.1.2012. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/01/03/le-bras-de-fer-entre-l-iran-et-l-occident-se-poursuit_1624979_3218.html

(3) Mordechaï Vanunu en entrevue avec Silvia Cattori. 2005. « non seulement on ne s’en prend pas à Israël, mais on aide même ce pays en secret. Il y a une coopération secrète entre Israël et la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis. Ces pays ont décidé de contribuer à la puissance nucléaire d’Israël afin de faire de ce pays un État colonial, dans le monde arabe. Ils aident Israël, parce qu’ils veulent que ce pays soit à leur service, en tant que pays colonialiste contrôlant le Moyen-Orient, ce qui leur permet de s’emparer des revenus pétroliers et de maintenir les Arabes dans le sous-développement et les conflits fratricides. Telle est la principale raison de cette coopération. ». http://www.silviacattori.net/article2313.html

(4) Michel Chossudovsky 6.1.2012. Mondialisation. « (…) attaque contre l’Iran, mais aussi que cette attaque pourrait inclure l’utilisation d’armes nucléaires tactiques antiblockhaus ayant une capacité explosive allant de trois à six fois celle d’une bombe d’Hiroshima. » http://www.centpapiers.com/l%E2%80%99iran-face-a-une-attaque-a-l%E2%80%99arme-nucleaire-%C2%AB-aucune-option-n%E2%80%99est-ecartee-%C2%BB/91431

(5) http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/1089606/2010/04/06/Arsenal-nucleaire-americain-sur-terre-mer-ou-ciel-des-ogives-par-milliers.dhtml

(6) La guerre contre l’Iran aura-t-elle lieu ? 14.01.2011.  http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112543  et dans cet écrit datant de novembre dernier, Menacer l’Iran préparer l’invasion de la Syrie. 17.11.2011. http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27724

(7) http://www.voltairenet.org/Les-Etats-Unis-suspendent-leurs et http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/201201/09/01-4484169-emirats-un-oleoduc-pour-eviter-le-detroit-dormuz-bientot-operationnel.php

(8) Deux mille douze avant et après ? http://www.centpapiers.com/deux-mille-douze-avant-et-apres/91333

(9) Pierre Khalaf. Guerre au Proche-Orient : anatomie d’une menace. 24.10.2011. http://www.voltairenet.org/Guerre-au-Proche-Orient-anatomie-d

Manlio Dinucci. Les USA ‘tournent’ la page et s’apprêtent à de nouvelles guerres. 7.1.2012. http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=28526



Mercredi 11 Janvier 2012
 
 
Commentaires:



1.Posté par Xerxès le 11/01/2012 10:40

Je suis d'accord avec l'analyse quoi qu'incomplète.

L'autre raison de l'inévitable guerre avenir ?

C'est que l'économie de marché est une économie a usage "interne" de l'occident, dont sont vrai modèle de croissance est l'expansion "perpétuelle" par la guerre, la spoliation et le diktat !

L' Occident est ruiné ! Elle doit des trilliards d'euros et de dollars US de dettes.


Si la terre entière appartenait à l'Occident, il pourrait procéder à un effacement de toutes les dettes,

et continuer à s'endetter indéfiniment sans risque, puisque les créanciers, lui appartiendraient.

Mais voilà, la terre n'appartient pas à l'occident, et le reste du monde, se cherche des moyens pour faire "sans" l'occident, un reste du monde qui s' appauvri et qui prête de moins en moins à l'occident..


Cet l'Occident, qui de toutes façon devra remboursé ses dettes, si il veut continuer à se faire prêter de l'argent notamment sur le marché obligataire par les pays du monde..


Un Occident puissant comme jamais, mais pour combien de temps ?


C'est un Occident qui répète chaque jour que Dieu fait à la terre entière et aux pays "alignés", que la Syrie et l'Iran sont les prochains, des prochains qui tardent avenir par peur d'une rupture du statu quo et de la rupture de l'équilibre des forces stratégiques Est-Ouest, favorable pour l'instant à l'Ouest.


Une rupture de l'équilibre stratégique Est-Ouest sur le point de devenir favorable à l'Est, puisque le principal moteur de la croissance de l' Occident s'est arrêté en Syrie et en Iran.., donc l'es autres s'enrichissent et avance pendant que l'occident régresse, donc s'affaiblit.


Donc, tout le monde à peur y compris les dirigeants des pays "alignés" et leur sphère d'influence qui jusqu'ici, se croyaient dans le "bon" camps. Mais le sont-ils ?


A ce là, s'ajoute un risque réel pour les USA d'être supplanter par l'Europe.

Dans ces conditions, la déflagration mondiale est de toute façon pour bientôt..

dimanche 8 janvier 2012

Le printemps arabe converti en dinars algériens
par Kamel Daoud



 
Selon des chiffres rendus publics par les  journaux, les Algériens ont acheté près de 3.000 véhicules en 2011. Le total vaut autant pour le reste des produits et des mariages. D'où vient l'argent ? Du printemps arabe transformé en rappel de salaires et en augmentations avec effet rétroactif depuis la mort de Boumediène. Les premiers heureux sont les gens de l'Etat, les policiers, les « corps », les hauts fonctionnaires, puis les fonctionnaires, puis tous ceux qui ont l'audace de faire pression ou grève ou de marcher à Alger pour obtenir de l'argent et pas seulement un discours sur la prochaine Constitution. Les autres, ceux qui n'ont rien fait, n'auront pas droit à du neuf en voiture ou en chaussures. C'est dire que, finalement, le plan de Constantine anti-révolution a réussi. Pour une année. Les Algériens, des Algériens ne demandent pas la chute du régime mais qu'il paye des rançons. Le peuple a fait déjà une guerre gratuite, il veut donc une paix payante. Possible, dans de larges proportions.

Question, cependant, d'ordre des fins dernières de l'histoire universelle : qu'est-ce qui se passera quand tout le monde aura été augmenté ? Que va-t-il arriver à l'histoire nationale quand nous aurons 36 millions de voitures avec 36 millions de logements et 36 millions de tout ce qui va de la chaussure à l'écran 3D ? Serait-ce la fin de l'histoire et le début de l'indépendance ou la fin d'un cycle avec commencement d'un autre cycle où il faudra au régime distribuer 36 millions de villas ? On ne sait pas. Pour cette année morte, le régime a payé de l'argent pour passer sa route. Cela donne de mauvaises idées et de mauvaises habitudes pour le futur et la valeur du travail. On s'imagine par exemple si De Gaulle avait réussi à vendre son plan de Constantine contre le FLN révolutionnaire. Que se serait-il passé? Il aurait ralenti le «dégage» et l'aurait reporté de vingt ou trente-six ans. Mais après les routes pour indigènes, les écoles pour indigènes, les emplois pour indigènes, les chaussures neuves pour indigènes, les indigènes auraient tôt ou tard demandé un pays, le pays des indigènes.

On peut acheter un livre d'histoire mais on ne peut acheter l'histoire. Ceci pour faire dans le grandiloquent. A court terme, les augmentations de salaires contre des restrictions des libertés semblent être une bonne formule consensuelle. Une formule de contentement mutuel. Mais cela ne résout pas le problème, comme dit plus haut. Les vieux colons français le savaient, eux qui ont refusé l'instruction pour les humbles indigènes de 1900: après l'école, ils vont (nous) demander l'indépendance. Que demande un Algérien quand il a une voiture neuve? De bonnes routes, puis des routes qui mènent à un but, puis un but dans la vie et une vie dans la nation et une nation, pas seulement une augmentation.

Le pays a été préservé cette année et on espère une suite pour cette paix. Mais il y a sûrement un chemin entre le chaos qui coûte et l'alimentation générale qui avilit. Possible ?

jeudi 5 janvier 2012

L’homme de l’année 2011

L’homme de l’année 2011 : L’Emir du Qatar, Hamad Ben Khalifa al Thani, le nouvel Air and Field Marshall du Monde arabe
René Naba | 03.01.12 | Paris
Ce papier est publié simultanément sur le site www.renenaba.com et par la revue Golias
Omniprésent sur terre et sur air, l’Emir de Qatar (1) est incontestablement l’homme de l’année 2011, plus fort que Mohamad Bouazizi, dont l’immolation a déclenché le soulèvement salvateur du printemps arabe, réussissant le tour de force de retourner en sa faveur le cours de la révolution arabe, de même que le slogan qui y a présidé.
إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلابد أن يستجيب القدر
En ceci
إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلابد أن يستجيب ال(قطر)
«On the air» d’Al Jazira, l’autocrate intronisera l’égyptien Youssef Al Qaradawi en prédicateur électronique de la mouvance islamiste panarabe et maintiendra en couveuse, en réserve de la République, le tunisien Rached Ghannouchi, les deux flotteurs des Frères musulmans en exil, qu’il fera réhabiliter par les chancelleries occidentales, en les plaçant en orbite dans la foulée du renversement du président Hosni Moubarak (Egypte) et de Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie).
A coups de pétrodollars et d’esbroufe, amplifiée par la force cathodique d’Al Jazira, à l’époque à l’apogée de sa crédibilité, il cautionnera une intervention occidentale en Libye, réintroduisant le loup dans la bergerie, en la personne d’Abdel Hakim Belhadj, l’ancien chef des brigades islamiques de Libye et nouveau gouverneur militaire de Tripoli.
En tandem avec le roman-enquêteur français Bernard Henri Lévy, qui lui dispute la palme pour 2011 (2), les duettistes se vivront alternativement, successivement et cumulativement comme le nouveau Rommel du désert de la Cyrénaïque et le Von Paulus de la Tripolitaine, vivant quotidiennement les épopées conjuguées de la première armée d’Afrique et de l’Afrika Korps.
Depuis la mise à mort publique du Colonel Kadhafi, en octobre 2011, l’Emir du Qatar
dont l’armée compte cinq mille soldats et autant de mercenaires, commande une coalition de treize pays comprenant trois puissances atomiques alignant plusieurs centaines d’ogives nucléaires, nouveau tour de force qui le propulse au titre très envié de commandant en chef d’une mythique Africa Korps atlantiste….
Avec les encouragements et les acclamations d’une cohorte de commentateurs politiques, dont le plus en vue n’est autre que l’universitaire franco-tunisien, l’Islamologue toulousain Mathieu Guidère, nouveau venu sur la scène médiatique, de son vrai nom Moaz Kouider, par ailleurs, précepteur du propre fils du souverain à l’Ecole Saint Cyr, l’académie française chargée de former les officiers de commandement.
En 1990, le Monde arabe avait offert au Monde un Field Marshall en la personne de Khaled Ben Sultan, l’interface saoudien du général Arnold Schwarzkopf, le maitre d’œuvre de la tempête du désert contre l’Irak. Bel exploit d’un pays qui bat tous les records en matière de dépenses d’armement sans jamais livrer de guerre directe.
Le propre fils du ministre saoudien se distinguera, non sur le champ de bataille, mais sur le terrain de l’intendance, prélevant une respectable commission de l’ordre de trois milliards de dollars sur les transactions visant le ravitaillement des 500.000 soldats du corps expéditionnaire occidental venus protéger le pétrole saoudien des convoitises irakiennes.
Bel exploit du plus haut gradé arabe d’une coalition internationale qui demeurera dans les annales de la taxation d’office, dont les prélèvements effrénés lui ont permis de s’emparer du journal trans arabe «Al-Hayat», le porte voix de la servitude volontaire arabe à l‘ordre israélo-américain.
Trente ans après, c’est autour d’une autre pétromonarchie d’offrir au monde un nouveau Field Marshall. Bel exploit d’une principauté, le Qatar, dont le quart du territoire abrite la plus importante base américaine hors Otan, celle du commandement central, le maillon intermédiaire qui assure la jonction entre l’Otan (Atlantique Nord) et l’OTASE (Asie du Sud Ouest).
Parricide, le 2eme Field Marshall pétro monarchique s’emparera du pouvoir à Doha, à la faveur d’un coup de force des paras commandos jordaniens, en 1995, accourus au Qatar pour restaurer les intérêts pétroliers lésés des compagnies britanniques. Brutus n’est pas le monopole de Rome, il en pousse à l’ombre des derricks.
Prédateur à l’instar de son prédécesseur, sa réconciliation avec le principal opposant à la dynastie, Nasser al Misnad, exilé au Koweït depuis 1950, sera scellée, périnéalement, par les épousailles de l’Emir avec la propre fille de son ancien ennemi, Mozza, la ci-devant princess (Banana).
Béquille financière de la France, caution arabe du plus pro israélien des dirigeants français, son plus bel exploit demeure toutefois d’avoir retourné en sa faveur le slogan révolutionnaire lancé à l’aube du printemps arabe dont la pleine saveur se retrouve tout dans sa formulation en arabe :
إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلابد أن يستجيب القدر
إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلا ، كلا، أبدا أن يستجيب القطر
Si le peuple veut la vie
Il importe au destin d’y faire droit
Si le peuple veut la vie
Il importe au Qatar d’y faire droit
Non, jamais, au grand jamais que le Qatar y fasse droit.
Un otage de l’Amérique
Le plus zélé disciple des Etats-Unis dans la mise à l’index des Républiques arabes, la Libye puis la Syrie, se tient bien car bien tenu. Le 12 novembre 2002, alors que les Etats-Unis mobilisaient l’opinion internationale pour l’invasion de l’Irak et cherchaient une base de repli à leur QG saoudien, un média saoudien laisse opportunément filtrer ce jour là, sur son site Internet «Arabic news.com», une information apparemment puisée aux meilleurs sources américaines et saoudiennes annonçant «une tentative de coup d’état» contre l’Emir de Qatar Cheikh Hamad Ben Issa al-Khalifa «déjouée par les Etats-Unis».
L’information laconique ne mentionnait ni les auteurs de la tentative, ni la date à laquelle elle a été déjouée. Fomentée par qui? Déjouée comment? Tentative fomentée et en même temps déjouée par le même opérateur? Coup d’état par simulation virtuelle?
Quiconque connaît le fonctionnement de la presse saoudienne, particulièrement la censure en temps de guerre, pareille information bienvenue pour la diplomatie américaine et saoudienne n’aurait jamais pu filtrer sans l’assentiment des autorités de tutelle tant saoudiennes qu’américaines. Le message sera entendu par le Qatar qui dans un geste de bonne volonté signera le lendemain un accord de coopération avec le Paraguay, une prestation de service qui serait en fait une opération de couverture pour les services américains en Amérique latine.
La pression est de nouveau mise lors de la phase finale de l’offensive américaine en Irak: le 8 avril 2003, jour de la chute de Bagdad, l’hebdomadaire américain «Newsweek» annonce à grands renforts de publicité une information sans véritable lien avec la conduite de la guerre: le lancement d’une enquête pour corruption contre le le premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Ben Jaber qui aurait été impliqué dans le courtage d’une affaire d’assurances et le blanchissement subséquent de cent cinquante millions de dollars sur un compte dans les Iles Jersey (Royaume Uni). Curieuse information qui apparaît rétrospectivement comme un contre feux alors que le bureau d’Al-Jazira dans la capitale irakienne était de nouveau la cible de dommages collatéraux de la part de l’artillerie américaine et que des informations persistantes faisaient état de l’implication de la firme Halliburton dont Dick Cheney en était le patron avant sa nomination au poste de vice président américain, tant dans des versements de pots de vin au Nigeria et que dans la surfacturation de prestations pétrolières en Irak.
L’affaire tournera court mais le message sera entendu. Le dirigeant qatariote sera blanchi, et dans la foulée l’Emir de Qatar annonce l’éviction pour des liens présumés avec le régime de Saddam Hussein du Directeur Général d’«Al-Jazira», celui là même qui avait été félicitée par l’ambassadrice américaine lors du repas du Ramadan, alors que son correspondant à Kaboul et Bagdad, Tayssir Allouni, était traduit en justice en Espagne pour ses présumés liens avec «Al-Qaîda».
La mégalocéphalyte et le syndrome de la courbe de gausse
Le nouveau «Air and Field Marshall» devrait toutefois méditer les enseignements des fables de Jean de La Fontaine particulièrement «la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf». Gageons que ceux qui le lâcheront, ce jour là, seront ses plus intimes amis, à l’instar du Chah d’Iran par les Etats-Unis et de l’irakien Saddam Hussein par la France, l’Iran et l’Irak, les deux grands voisins du Qatar, atteints de mégalocéphalyte et projetés inexorablement dans la Courbe de Gausse, cette fameuse courbe qui démarre du point zéro vers un sommet situé au niveau d’un axe central vertical et qui redescend parallèlement vers le point zéro.
Références :
1- Cf à ce propos «le Qatar, la béquille financière de la France, la caution arabe du plus pro israélien des dirigeants français» in « Erhal, dégage, la France face aux rebelles arabes (René Naba Editions Golias automne 2011.
2-Bernard Henry Lévy, qui a disputé à l’Emir de Qatar, le titre nobiliaire de l’Homme de l’année 2011, fera l’objet d’un hommage à part, en mars 2012, à l’occasion du premier anniversaire de l’intervention occidentale en Libye dans un papier de reneba.com intitulé
«BHL: Homme de son temps ou homme de l’Otan».
Pour aller plus loin avec Mathieu Guidère
Cf http://www.franceculture.fr/emission-tire-ta-langue-10-11-mathieu-guidere-2011-06-19
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