vendredi 12 novembre 2010

Sakineh, Theresa et Oussama : la consternation sélective du gouvernement belge.



Luk VERVAET

Le 2 novembre 2010, le Comité International contre la Lapidation publiait un communiqué annonçant que Sakineh Mohammadi Ashtiani devait être exécutée rapidement : « Le premier novembre, les autorités de Téhéran ont donné l’ordre de l’exécuter à la prison de Tabriz. Elle doit être exécutée ce mercredi 3 novembre ». Très vite, Bernard Kouchner, le ministre français des affaires étrangères, a fait savoir que cette information était fausse et que le travail de la justice iranienne dans cette affaire n’était pas fini.

Cette information fausse allait pourtant faire la une de tous les médias dans le monde. Elle amène notre premier ministre Yves Leterme, qui assure aussi la présidence belge du conseil de l’Union européenne, à réagir à son tour par un communiqué le mercredi matin. Il s’y déclare « opposé à l’exécution de l’Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani ». Il se dit « consterné par les rumeurs entourant l’annonce de l’exécution mercredi matin de l’Iranienne, mère de famille, âgée de 43 ans... » Il se déclare également « préoccupé par les circonstances entourant le jugement... » et demande aux autorités iraniennes « d’empêcher l’exécution et de convertir la peine prononcée... »

Je voudrais dire un mot sur les communiqués de Leterme qu’on n’a jamais vus.

L’information selon laquelle madame Theresa Lewis allait être exécutée aux Etats-Unis le 23 septembre 2010 n’était pas un faux. Elle a été tuée ce jour-là, le soir , par « lethal injection ». Le décès a été prononcé à la prison de Greensville, à Jarratt, à 21h13 locales. En quittant la prison, l’avocat de Theresa Lewis, James Rocap, sous le choc, déclarait que sa mort illustrait « un système incapable d’être juste... Le système est cassé, salement cassé et d’après moi, il ne peut pas être sauvé... Il y a trop de discriminations ». Ce matin du 23 septembre, on n’a pas entendu monsieur Leterme se dire « consterné » ou intervenir pour empêcher l’exécution. Et pourtant le cas de Theresa Lewis, 41 ans, était un cas tout à fait similiaire à celui de Sakineh Mohammadi-Ashtiani : madame Lewis avait organisé la mort de son mari et son beau-fils. Et si Leterme avait besoin d’une raison supplémentaire pour être consterné et intervenir : Theresa était dotée d’un QI de 72, la limite de la déficience mentale ax Etats Unis étant fixée à 70 -, limite en deçà de laquelle la Cour suprême interdit les exécutions.

Le 9 novembre, une semaine après le communiqué de Leterme sur Sakineh, la cour d’appel fédérale de Philadelphie, devait décider sur un autre cas : de l’exécution ou la détention à perpétuité de Mumia Abu-Jamal, journaliste et militant de la cause des Noirs des Etats-Unis. Et si Leterme avait choisi ce moment pour se dire « consterné » d’une mise à mort éventuelle de ce symbole mondial de la lutte contre la peine de mort ? Ce que note le journaliste Marc Metdepenningen dans Le Soir sur les Etats-Unis est aussi d’application pour la Belgique : « Depuis près de trente ans, Mumia Abu Jamal, né en 1954, croupit dans le couloir de la mort. Ses défenseurs relèvent que les Etats-Unis, si prompts à dénoncer le sort réservé à l’Iranienne Sakhineh, cette jeune femme de 43 ans promise par le régime de Téhéran à la lapidation, font fi des 3.500 condamnés à mort américains, appelés à subir le même sort, fût-ce par des moyens moins spectaculaires mais tout aussi barbares ».

Il n’y a pas seulement la question des deux poids, deux mesures. On peut aussi s’interroger sur le sérieux et la sincérité dans l’opposition du premier ministre belge à la peine de mort même. Il fut un temps où la peine de mort était appliquée partout. L’opposition à cette pratique était à ce moment un acte quasi révolutionnaire. Aujourd’hui, la peine de mort a été abolie dans deux tiers des pays du monde. Parmi les 58 pays qui la maintiennent toujours, la plupart ne l’applique pas. La lutte pour l’abolition de la peine de mort doit continuer, certes. Mais sans opposition aux nouvelles formes modernes de mise à mort, qui ont remplacé les exécutions, l’oppostion à la peine de mort sonne creux. Les conditions de détention appliquées dans les prisons de Guantanamo, Bagram, Abu Ghraib et Rusafa, ou l’enfermement à vie, en solitaire, dans les « maximum security prisons », ne valent-elles pas la mise à mort d’un détenu ? On n’a pas entendu la voix de la Belgique dénoncer ces pratiques.

Comment se fait-il encore que ni Leterme, ni Van Ackere, ni Van Rompuy ne se déclarent « consternés » du sort d’un citoyen de leur propre pays, Oussama Atar, âgé de 20 ans lors de son arrestation en Irak par les forces d’occupation américaines ? Pourquoi ne pas se déclarer « préoccupé par les circonstances entourant le jugement... » quand on sait qu’Oussama a été jugé sans avocat et condamné en première instance à une peine de prison à vie, non pour un meurtre, comme Sakineh ou Theresa, mais pour avoir traversé illégalement une frontière ? Pourquoi ce silence froid qui dure depuis 7 ans ? Pourquoi le gouvernement belge ne s’est-il pas dit « consterné » en 2004 quand le monde a découvert, atterré, les photos des détenus irakiens humiliés par des militaires américains à Abou Ghraib, prison où ce même jeune belge était enfermé ? Pourquoi le gouvernement belge ne s’est pas dit « consterné » en 2008 quand la BBC a révélé les images chocs de la prison de Rusafa, tout en sachant que ce même jeune belge y était enfermé ? Pourquoi, aujourd’hui en 2010, toujours pas de communiqué ou de déclaration du gouvenement belge qui a pourtant reçu les preuves médicales qu’Oussama Atar est atteint d’une tumeur ?

Pire.

Pendant 7 ans les autorités belges ont prétendu à la famille qu’elles ne pouvaient pas s’immiscer dans la justice irakienne ou dans les affaires intérieures de l’Irak. Mais pourquoi les autorités belges le font-elles alors en Iran pour Sakineh ? Pendant 7 ans, elles ont dit qu’une campagne médiatique dans la presse risquait de nuire à la situation de Oussama. Mais pourquoi ces mêmes autorités belges participent-elles à la mise sur pied d’une campagne médiatique mondiale pour Sakineh ?

Pour conclure, je voudrais rappeler ce petit message de la famille Atar, posté le 9 novembre 2010, sur le groupe Facebook « Oussama Atar, sauvons sa vie » : « « Monsieur » Vanackere refuse toujours de nous rencontrer et toujours pas de visa pour pouvoir enfin rendre visite à Oussama... Le combat coninue et continuera tant qu’Oussama ne sera pas parmi nous ».

Soutenons-les !
URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Sakineh-Theresa-et-Oussama-la-consternation-selective-du-gouvernement-belge.html

dimanche 31 octobre 2010

" Si Tu Veux La Guerre, Prépare La Guerre »



Sébastien Fontenelle


Un jour, Hacène Belmessous a recueilli auprès d’« un témoin indiscutable » une « intriguante anecdote » - que voici : « Au milieu des années 2000, dans une commission d’urbanisme d’une ville du sud de la France en charge de la rénovation d’un quartier HLM, il avait été décidé de détruire l’une des “barres” de cet ensemble pour le rendre plus vivable ».

Mais finalement, « le représentant du ministère de l’Intérieur au sein de la commission imposa sa décision : ce ne serait pas cette barre qui devrait être démolie, mais telle autre ». Pourquoi ? « Pour que demain, dans le quartier rénové, les forces de l’ordre puissent plus facilement intervenir pour réduire une éventuelle guérilla urbaine... » Hacène Belmessous a trouvé, sur le moment, que « l’information » que lui rapportait son témoin « semblait invraisemblable ». Mais il a, depuis, enquêté : son livre, Opération banlieues, est le récit de cette enquête. Et il a découvert que « la police copilote » bel et bien « la rénovation des “cités sensibles” » [1], et - surtout - que, plus généralement, l’État prépare depuis 2002 une véritable guerre « contre les cités ». Une guerre totale contre les banlieues, « dont le “traitement” ne relèverait plus que de l’éradication ou de la force armée ». Prenons un exemple - un seul, mais singulièrement glaçant : il s’agit d’un texte confidentiel, daté du 30 novembre 2006, rédigé par une société de sécurité privée « pour le compte de l’état-major des armées ». Que dit ce document ? Qu’« à observer les phénomènes qui secouent de plus en plus violemment nos banlieues depuis plusieurs années, il n’est pas interdit de se poser la question de savoir s’il faut avoir, demain, encore plus peur des banlieues ». Car : « Celles-ci apparaissent en effet génératrices de nouvelles menaces et de nouveaux risques (menaces de groupes terroristes, insurrections dans les banlieues, risques technologiques...), d’une ampleur ou d’une répétition encore jamais égalées et dont il est difficile à la fois d’imaginer qu’elle vont cesser demain, et d’en percevoir les limites ». Conclusion : « D’un point de vue strictement militaire, on peut considérer que ce phénomène peut constituer une forme particulière d’agression, notamment dans les périodes troublées où les forces de l’ordre classiques pourraient se trouver complètement débordées, et l’autorité de l’État et la sécurité des citoyens menacées ». Contre les cités, vues comme les positions retranchées de l’ennemi intérieur, il faudra(it) par conséquent faire donner la troupe, et le principe même d’une telle intervention ne semble pas choquer outre-mesure les principaux intéressés, puisque « les militaires des armées » consultés par les auteurs de cet ahurissant rapport sont manifestement tout prêts à débattre des modalités d’une intervention dans les banlieues, et « considèrent » qu’elle ne pourrait « être efficace qu’aux conditions suivantes : se voir attribuer des objectifs clairs (...) et publiquement affirmés, fixer des limites à ne pas franchir dans l’emploi de la force, obtenir l’assurance que l’action reste exceptionnelle et ne perdurera pas sans raison ». Et certes : Hacène Belmessous a rencontré nombre d’officiers qui jugent « cette dérive sécuritaire contraire aux valeurs de la République ». Un colonel, Jean-Philippe Bernard, « sous-directeur des “concepts et doctrines” au CICDE (Centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations) » jusqu’à l’automne 2009, lui a ainsi déclaré : « Ce président (Nicolas Sarkozy) a apporté quelque chose qui est pour moi d’une grande ambiguïté : ce continuum entre la défense et la sécurité qui va déboucher sur la militarisation de l’Intérieur ». Et :« Pour moi, citoyen français, c’est un grand souci que les unités de gendarmerie ou de police se militarisent et utilisent des techniques des forces armées qui trouvent leur légitimité dans le fait qu’un gouvernement légal et légitime désigne un adversaire comme l’ennemi. » Et : « Si maintenant le ministère de l’Intérieur utilise les mêmes modes opératoires à l’encontre du citoyen français, le citoyen français que je suis s’inquiète ». Rassurant ? Pas vraiment. Car d’autres officiers, de leur côté, se disent « convaincus que les banlieues françaises sont devenues des territoires d’insoumission aux normes et aux lois du pays ». Ces militaires, explique Hacène Belmessous, « tendent à réduire les banlieues à un corps d’exception à l’intérieur du corps national » - et à « des lieux de subversion qui nécessitent leur reprise en main par des hommes d’action ». Et de citer, comme source d’inspiration pour cette reprise en main... « la bataille d’Alger », où « il y a eu (...) un maillage du terrain, un travail de renseignement et d’actions après renseignement pour aller récupérer les personnages clés (du FLN) et enrayer des opérations avant qu’elles ne se développent »... Un « commandant du 2ème régiment étranger d’infanterie de la Légion étrangère » confirme d’ailleurs qu’« aujourd’hui, le choc postalgérois s’est estompé » dans l’armée française - et qu’il y a au sein de l’institution militaire « un débat assez fort sur une intervention dans le cas d’une crise nationale dans les banlieues ». Il ajoute : « J’ai des camarades, des amis qui soutiennent qu’un jour ou l’autre ce sera inéluctable »... Et de fait : Hacène Belmessous a visité quelques centres où l’armée apprend « la guerre urbaine » - comme à Saint-Astier, dans « une fausse ville » entièrement reconstituée, « avec ses artères larges, ses rues plus resserrées, ses impasses, des commerces, une grande place et... des immeubles HLM » où « les exercices de simulation contre les violences urbaines » (vues « par le prisme de la banlieue reconstituée par le journalisme grand public ») sont, d’après un militaire, « l’apothéose de deux semaines de maintien de l’ordre ». Hacène Belmessous, dans sa conclusion, redit que « dans la police, mais surtout dans l’armée et la gendarmerie, nombre d’officiers et de hauts responsables dénoncent (...) avec vigueur les périls de cette dérive sécuritaire - qualifiée même de “fascisme mou” par certains ». Mais il remarque aussi que « si l’on observe froidement les faits réunis » dans son livre, « on ne peut qu’être effaré par cette escalade guerrière et ce glissement programmé vers le pire ». C’est le moins qui se puisse dire. Contre cette « perspective mortifère préparée par l’action du pouvoir sarkozyste dans les cités, celle de l’inéluctabilité d’une opération banlieues qui plongerait la France dans la guerre civile », Hacène Belmessous invite pour finir à « démystifier l’idéologie sécuritaire qui crée progressivement les conditions de » cette guerre : son ouvrage devrait y contribuer.

mercredi 27 octobre 2010

Le «harki du système» et la croisade contre l’Iran


Lahouari Addi (professeur des Universités)
Mercredi 27 Octobre 2010




Dans une interview publiée le 18 octobre 2010 par Le Quotidien d’Oran, Sid Ahmed Ghozali a assumé son geste de condamnation de la présence du président iranien au siège de l’Onu. Il avait personnellement écrit au maire de New York pour lui demander de refouler Ahmadinejad à son arrivée à New York.
Qu’un ancien Premier ministre algérien s’associe à la croisade de l’Occident contre l’Iran sous prétexte que le régime iranien n’est pas démocratique est pour le moins surprenant. Compte tenu du déficit démocratique de nombreux pays arabes, Ghozali risque d’écrire à tous les maires des capitales occidentales de ne pas recevoir des chefs d’Etat arabes en visite officielle.
L’incohérence du «harki du système»
Les journalistes K. Sélim et K. Daoud du Quotidien d’Oran ont relevé l’incohérence et l’absurdité d’une telle démarche en faisant remarquer qu’il n’y a pas qu’en Iran où les droits de l’Homme sont violés. L’Égypte, l’Arabie saoudite et même l’Algérie sont souvent citées dans des rapports d’ONG de droits de l’Homme sans que Ghozali ne s’en indigne outre mesure. Le dernier rapport de Reporters sans frontières place les pays arabes parmi les derniers dans le monde en matière de liberté d’expression. L’Algérie occupe la position peu enviable de 133e sur 178 pays. A cette objection, l’intéressé répond que le pouvoir iranien a tué 30 000 opposants. C’est exact et cela s’est passé durant une période de violence au début des années 1980. Sid Ahmed Ghozali oublie que le conflit en Algérie des années 1990 a fait 200 000 morts pour une population deux fois moindre. Il peut encore arguer que les terroristes islamistes ont tué une partie de ces 200 000 personnes, mais peut-il chiffrer le nombre de celles tuées par les services de sécurité ? Le plus grave, c’est qu’il porte une responsabilité personnelle devant l’histoire puisqu’il a, en tant que chef formel de l’exécutif, annulé les élections de décembre 1991, annulation qui a provoqué la tragédie nationale qui a ruiné le pays. Qu’il le veuille ou non, Ghozali a été le chef du gouvernement qui a fait avorter la transition démocratique commencée après Octobre 1988 au prix de dizaine de milliers de morts. Quand on porte une telle responsabilité, la moindre des choses, c’est de se faire oublier et ne pas verser des larmes de crocodile sur les victimes d’Iran ou d’ailleurs. En janvier 1992, il n’a même pas eu la dignité de démissionner comme Chadli Bendjedid qui, pourtant, n’a pas étudié comme lui à l’Ecole polytechnique de Lausanne. Aujourd’hui, pour se déculpabiliser, il affirme qu’il a été «le harki du système» et qu’il n’a fait qu’obéir à «l’armée politique». Il ne se rend pas compte que sa responsabilité est pleine et entière. Car cette «armée politique» avait besoin de perspectives, de projet, d’orientations qu’il a été incapable de lui fournir. Le coup d’Etat de janvier 1992 n’est pas une fatalité et il aurait pu être évité en amont et en aval des élections. Machiavel disait qu’un homme politique doit avoir la fortuna (l’opportunité) et la virtu (les capacités). Ghozali a rencontré la première et il ne l’a pas exploitée parce qu’il n’a pas la deuxième. Il a été de tous les gouvernements depuis l’indépendance, ayant occupé les postes les plus prestigieux de l’Etat sans avoir eu la capacité de s’affirmer autour de ses collaborateurs ou d’avoir un crédit ou une base sociale dans le pays. Aujourd’hui, il rue dans les brancards et donne des coups à l’ancien employeur dès lors qu’il a été écarté. A quoi pouvait s’attendre l’employeur qui a toujours prisé les civils apolitiques, incompétents et sans convictions ? La leçon sera-t-elle retenue pour opérer une véritable rupture ? L’expression «harki du système » est lourde de sens et confirme ce que le discours politique officiel a toujours nié : l’existence d’une bipolarité au sommet de l’Etat où cohabitent un pouvoir formel (président et gouvernement) qui n’a pas l’autorité politique pour diriger le pays et un pouvoir réel (ce que S.A.G. appelle «l’armée politique»), source de légitimité, en contradiction avec la constitution et en décalage avec les institutions. C’est là qu’il faut chercher la cause profonde de la crise politique qui empêche l’Etat et les institutions d’être représentatifs et de véhiculer les demandes sociales de la population. Mais Sid-Ahmed Ghozali n’apporte pas sa contribution pour sortir de la crise, ni pour dépasser cette contradiction héritée du mouvement national. Il exprime un dépit, une insatisfaction de quelqu’un qui estime avoir été écarté injustement et qui se venge en divulguant «un secret». On n’est pas dans la politique, on est plutôt dans l’incohérence et les contradictions d’un serviteur zélé apolitique d’un ordre politique anachronique qui n’a pas compris les ressorts de la conflictualité mondiale, alors qu’il a été ministre des Affaires étrangères et ambassadeur.
Les enjeux de la croisade occidentale contre l’Iran
Sid-Ahmed Ghozali n’est pas un homme politique et il l’a encore montré en envoyant cette lettre au maire de New York qui l’a aussitôt mise à la corbeille. Cette lettre n’est pas une erreur, c’est une faute lourde de la part d’un ancien responsable algérien, compte tenu de la nature du conflit qui oppose l’Iran à l’Occident. La croisade contre l’Iran n’a pas pour enjeu les droits de l’Homme mais le rapport de force entre Israël et les Palestiniens. Il faut consulter les médias occidentaux pour s’apercevoir comment l’opinion publique est conditionnée en présentant l’Iran comme un régime du Moyen-Âge, comme si les alliés saoudien et égyptien étaient des modèles de démocratie. Le nucléaire iranien est devenu l’obsession de l’Occident qui s’identifie à la droite israélienne. Au lieu de faire pression sur l’Etat hébreu pour conclure la paix avec les Palestiniens, l’Occident désigne l’Iran comme l’ennemi irréductible qui menace la sécurité de la région. Mais l’enjeu véritable n’est pas la sécurité d’Israël puisque l’Iran n’osera jamais attaquer Israël avec une arme nucléaire sachant que les représailles seront telles que des millions d’Iraniens périraient et que le régime disparaîtrait. Et les Iraniens savent aussi qu’une telle attaque nucléaire de leur part frapperait aussi durement les Palestiniens et porterait des dommages irrémédiables à la Jordanie, la Syrie et l’Égypte. L’exiguïté de la région et l’absence de profondeur stratégique interdisent l’emploi du nucléaire en cas de conflit. Ce qui n’exclut pas que la possession de l’arme atomique modifie les rapports de force et donne à la diplomatie des tons plus agressifs. Comment alors expliquer l’hostilité, pour ne pas dire plus, de l’Occident à l’endroit de l’Iran ? Ce que l’Occident ne pardonne pas à ce pays, c’est d’avoir remplacé l’Égypte de Nasser, dans son opposition à Israël. Au moment où l’Occident a mis à genoux le nationalisme arabe, certes seulement verbalement révolutionnaire, au moment où Sadate signait le traité de la honte avec Israël en contrepartie de quelques millions de dollars, Khomeini prend le pouvoir à Téhéran, rompt les relations diplomatiques avec Israël, invite Yasser Arafat et proclame son désir de libérer Jérusalem. L’Iran des ayatollahs venait de ruiner le rêve d’une installation irréversible d’Israël dans la région. Dans les années 1950, Nasser était assimilé à Hitler et était accusé de vouloir perpétrer un génocide contre les survivants des camps d’extermination nazis. Le même discours est aujourd’hui mobilisé contre Ahmadinejad présenté comme antisémite alors que le Parlement iranien est le seul dans le monde musulman où siègent deux députés iraniens de confession juive. L’Occident soutient et défend Israël pour deux raisons. La première est liée à la mauvaise conscience de son passé anti-sémite qui a mené droit aux crimes contre l’humanité perpétrés par l’Allemagne nazie contre des millions de juifs européens. L’innommable injustice contre ces derniers a été réparée en 1948 par l’injustice contre les Palestiniens qui payent pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. La deuxième raison est que la création d’Israël est la contrepartie de la décolonisation du monde arabe. Il ne faut pas oublier que les droites occidentales n’ont accepté la décolonisation que du bout des lèvres. Le discours irréel sur les aspects positifs de la colonisation, traduit en lois votées en 2005 au Parlement français, en est une illustration. Israël est la continuité du fantasme colonial que les droites occidentales n’ont pas abandonné, et il est faux de croire que le conflit du Moyen-Orient est dû au supposé antisémitisme des musulmans. Ce conflit est plutôt l’expression d’un différend et d’un lourd contentieux entre les droites occidentales et les peuples des anciennes colonies. L’armée israélienne utilise contre les Palestiniens des avions et des chars payés par les contribuables américains et européens, ce qui indique le degré d’implication de l’Occident dans ce conflit. En dehors des Palestiniens, les musulmans vivent l’occupation de la Palestine comme une colonisation symbolique. Comme l’a fait remarquer Pierre Vidal-Naquet, Israël est un Etat colonial créé quand a commencé la décolonisation. Par conséquent, le conflit israélo-palestinien oppose l’Occident aux peuples du Tiers- Monde, et c’est ce qu’ont compris de nombreux dirigeants d’Amérique latine qui apportent leur soutien aux Palestiniens et aux Iraniens.
Le nucléaire iranien bouleverse la géopolitique de la région
La campagne contre l’Iran, à laquelle s’est associé l’homme au papillon, a pour objectif de maintenir la supériorité géopolitique d’Israël dans la région, supériorité remise en cause par la volonté de l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Cette dernière gêne Israël sur le plan démographique et militaire, deux éléments vitaux pour son existence. A l’exception de Hiroshima et Nagasaki, l’arme nucléaire n’a jamais été utilisée et il est probable qu’elle ne le sera pas, et c’est tant mieux. Les pertes humaines sont toujours à déplorer, y compris celles de civils israéliens. Il n’empêche que la bombe atomique installe un climat de terreur parmi les populations, ce qui dissuaderait de nombreux juifs d’Europe et d’Amérique à venir s’installer sur les terres des Palestiniens et poussera peut-être ceux déjà installés à repartir vers leurs pays d’origine. Compte tenu de la croissance démographique desdits Arabes israéliens et des Palestiniens des Territoires, l’avenir d’Israël comme Etat exclusivement juif serait compromis. Il risque de s’éteindre démographiquement. L’autre raison pour laquelle Israël n’accepte pas le nucléaire iranien est que son armée ne servira plus à rien dans une situation de «guerre improbable, paix impossible» pour reprendre la formule de Raymond Aron utilisée dans le cadre de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS. L’arme nucléaire a empêché la troisième guerre mondiale, ce qui a amoindri le facteur militaire dans la géopolitique mondiale. Or, Israël assure sa survie en faisant une guerre aux Palestiniens et à ses voisins tous les dix ans. Lui enlever l’usage de la guerre classique, c’est donner un avantage politique à ses adversaires qui profiteront de la couverture diplomatique du nucléaire iranien pour lui imposer des compromis qui atténueront le caractère juif de l’Etat israélien et qui l’amèneront à accepter le scénario sud-africain, ce qui est un cauchemar pour les sionistes extrémistes et racistes soutenus par les droites occidentales qui tiennent encore à leur fantasme colonial anachronique. Par conséquent, la croisade contre l’Iran menée par Washington, Paris, Londres et Berlin n’a pas pour enjeu les droits de l’Homme en Iran, ni la sécurité d’Israël. Elle a pour finalité la supériorité de ce pays dont les gouvernants continuent de nier aux Palestiniens le droit à un Etat. Quand un ancien Premier ministre algérien s’associe à cette croisade, cela signifie que le personnel politique algérien a renoncé aux valeurs de Novembre 54, qu’il s’allie aux nostalgiques de l’Algérie française et ne croit plus à la solidarité avec les peuples opprimés. Autrement, comment expliquer qu’il n’y a pas eu de réaction officielle ni du pouvoir ni de ses partis.
L. A.

Mercredi 27 Octobre 2010

lundi 25 octobre 2010

Les documents de WikiLeaks les mettent sous pression

Les Etats-Unis face à leur sale guerre en Irak

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

s

    Des images de torture qui ont outré le monde entier
zoom | © D. R.

Des images de torture qui ont outré le monde entier

Après Abou Ghraïb, les Américains qui tentent vainement de vendre leur «chaos constructif», viennent de subir une autre gifle signée WikiLeaks, cette fois.

La pression s’accentuait hier sur les Etats-Unis après les révélations sur les cas de mauvais traitements couverts ou commis par l’armée américaine lors de la guerre en Irak, contenues dans les quelque 400 000 documents publiés par le site WikiLeaks. «Nous pouvons déplorer la manière dont ces fuites ont eu lieu, mais je pense que la nature des allégations faites est extraordinairement sérieuse», a déclaré le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, dimanche dans une interview à la télévision BBC One. «Leur lecture est affligeante et elles sont très graves.

Je suppose que l’Administration américaine voudra fournir sa propre réponse. Il ne nous appartient pas de leur dire comment le faire», a ajouté M. Clegg, connu pour son opposition à l’engagement de Londres dans la guerre en Irak, qu’il avait déjà qualifiée d’«illégale». «Tout ce qui laisse à penser que des règles de base de la guerre, des conflits et du combat ont été violées ou que de la torture a pu être de quelque manière que ce soit tolérée est extrêmement grave et doit être examiné», a poursuivi M. Clegg. «Les gens voudront entendre une réponse à ce qui se trouve être de très, très graves allégations, d’une nature que (...) tout le monde trouve très choquante», a-t-il dit.

Nick Clegg prend ses distances

Publiés vendredi sur le site de WikiLeaks, les quelque 400 000 rapports d’incidents, écrits de janvier 2004 à fin 2009 par des soldats américains, relatent de nombreux cas de torture par les forces irakiennes, ainsi que «plus de 300 cas de torture commis par les forces de la coalition», selon le fondateur du site, Julian Assange. Ce dernier a assuré, samedi lors d’une conférence de presse à Londres, avoir voulu rétablir «la vérité» sur la guerre en Irak, promettant de plus la diffusion prochaine de nouveaux fichiers, cette fois sur l’Afghanistan.

Vendredi, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait condamné «la diffusion de toute information (...) faisant peser un risque sur la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés». Les ministères britannique et australien de la Défense ont également dénoncé un danger pour les troupes sur le terrain. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, a néanmoins appelé le président américain Barack Obama à lancer une enquête. «Je me serais attendu à ce que (ce genre d’enquête) soit lancée depuis déjà longtemps, car le président Obama est arrivé au pouvoir en promettant le changement... Le président Obama a l’obligation de traiter les cas passés», a-t-il estimé samedi sur la BBC.

Lourd héritage pour Obama

Amnesty International a elle aussi appelé Washington à lancer une enquête, évoquant «une grave violation du droit international» quand les forces américaines ont remis «des milliers de détenus aux forces irakiennes, tout en sachant qu’elles continuaient à torturer». L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, a demandé que «l’Irak poursuive les responsables de tortures et d’autres crimes» et que «les Etats-Unis enquêtent».

Washington a cependant opposé une fin de non recevoir à ces appels. Interrogé par la BBC, le porte-parole de l’armée américaine, le colonel Dave Lapan, a dit n’avoir pas l’intention d’ouvrir une enquête, affirmant que, en matière de mauvais traitements par des Irakiens, le rôle des soldats américains était «d’observer et d’établir un rapport» à leurs supérieurs chargés de le transmettre aux autorités irakiennes. Il s’agit-là d’une «pratique habituelle» de la communauté internationale, a-t-il dit.

Hassan Moali

mercredi 20 octobre 2010


Après l’autoroute est-ouest, l’IGF enquête sur les filières sonatrach

Pierre Falcone : Un nom et beaucoup d’interrogations

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

le 20.10.10




L’instruction judiciaire se poursuit sur deux grands dossiers liés aux contrats de l’autoroute Est-Ouest
et à des marchés au sein de Sonatrach. Le nom du Français Pierre Falcone est souvent cité.

Après avoir connu des lenteurs durant les vacances, l’enquête judiciaire relative aux affaires de corruption ayant touché le secteur des Travaux publics et Sonatrach a repris son cours et ne semble pas près de finir de sitôt. Les nombreuses commissions rogatoires envoyées à l’étranger pour avoir des informations sur plusieurs opérations de transfert de fonds par des personnes poursuivies dans le cadre du dossier de l’autoroute Est-Ouest ne sont pour la plupart pas encore revenues. Ce qui a retardé quelque peu l’instruction. Néanmoins, celle-ci a connu du nouveau, ces derniers jours, avec l’audition par écrit du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul.

A défaut de le convoquer et de le confronter aux avocats de son ex-secrétaire général — mis récemment en liberté provisoire après une détention de près d’une année — qui avaient demandé son audition, le juge d’instruction a préféré transmettre les questions écrites, une mesure prévue par le code de procédure pénale. Pour l’instant, rien n’a filtré sur les réponses du ministre et encore moins sur les questions qui lui ont été posées par le juge. Le ministre, faut-il le rappeler, avait été nommément cité par Mohamed Khelladi, l’ex-directeur des nouveaux projets au niveau de l’Agence nationale des autoroutes, en détention provisoire depuis plus de sept mois. Cité en tant que témoin, cet ancien cadre par qui le scandale a éclaté a impliqué directement Amar Ghoul ainsi que son chef de cabinet et homme de confiance (placé sous contrôle judiciaire), ce qui lui a valu sa fin de fonctions et un dépôt de plainte à son encontre.

Le dossier qu’il avait remis au juge était accablant, ce qui a fait basculer son statut de témoin à celui d’inculpé. Khelladi avait accusé le ministre de recourir à des sous-traitants, en contrepartie de commissions, pour des travaux supplémentaires à des coûts excessifs. Il avait également dévoilé les dessous de contrats illégaux avec certains entrepreneurs proches du MSP (le parti de Amar Ghoul), des pratiques de surfacturation de nombreux marchés de réalisation et des commissions versées par un bureau d’études de l’Ouest directement au ministre. Autant de révélations sur lesquelles le juge pourrait axer son interrogatoire.


Pour ce qui est du dossier Sonatrach, l’instruction n’est toujours pas clôturée alors que l’Inspection générale des finances (IGF) est en train de passer au peigne fin les actes de gestion d’une dizaine de la quarantaine de filiales de la compagnie installées à l’étranger et sur lesquelles pèsent de lourds soupçons d’anomalies, pour ne pas dire de malversations. Parallèlement, le juge d’instruction attend de recevoir l’ensemble des réponses des commissions rogatoires transmises à l’étranger pour expliquer les flux de transfert de fonds de certains inculpés ainsi que la situation des biens qu’ils ont acquis en dehors du pays. L’enquête avance à pas de fourmi et risque, elle aussi, de ne pas se clôturer de sitôt. De nombreuses sources proches du dossier s’interrogent sur les cas de deux personnages importants qui constituent désormais le lien entre le scandale qui a éclaboussé les dirigeants de Sonatrach et celui de l’autoroute Est-Ouest. Il s’agit de Pierre Falcone et Tayeb Kouidri. Deux hommes dont les noms reviennent à chaque fois dans les rapports de l’instruction. Le premier, Pierre Falcone, est né en Algérie en 1954. Détenteur de trois nationalités (française, angolaise et brésilienne), il a géré une des plus grandes entreprises d’exportation d’armes en Afrique et en Amérique latine, avec l’appui des services de renseignements français et la droite française. Il avait la mainmise sur tous les marchés en Algérie où aucune société étrangère ne pouvait décrocher de contrat sans passer par lui et lui verser une commission. Cela a été le cas pour la société chinoise qui aurait raflé de nombreux contrats grâce à son intervention auprès du gouvernement algérien.


Un intermédiaire omniprésent


Parmi les ministres cités comme étant ses proches et alliés se trouvent Ahmed Bedjaoui qu’il a connu et côtoyé lorsqu’il était en poste à l’Unesco, à Paris mais également Chakib Khelil. Mieux, Falcone avait été invité à un conseil interministériel qui devait réunir le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, celui des Finances, Abdellatif Benachenhou, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul et le ministre de l’Energie, Chakib Khelil. Cette réunion était consacrée au débat sur le financement du projet de l’autoroute à ses débuts. Néanmoins, la réunion n’a pu avoir lieu du fait du refus de Chakib Khelil, qui avait exprimé sa crainte de susciter la colère du président Bouteflika. Pourtant, c’est durant le règne de l’ex-ministre de l’Energie que Falcone a obtenu le monopole d’une grande partie des marchés de réalisation des bases de vie au sud du pays et de l’installation des pipes, non pas en tant qu’entreprise, mais en tant qu’intermédiaire qui percevait sa commission sur chaque marché pris par une société étrangère. Négociant pétrolier, toutes les portes lui étaient ouvertes au ministère de l’Energie et à Sonatrach, tout comme d’ailleurs au ministère des Travaux publics. Pourtant, à aucun moment de la procédure, il n’a été concerné ne serait-ce qu’en tant que témoin pour élucider le mystère de son implication dans les affaires Sonatrach ou celle des Travaux publics.


Contrairement à celui-ci, Tayeb Kouidri, natif de Meknès, propriétaire de biens en France et en Suisse où il a sa résidence, a été bel et bien convoqué par le juge. Mais la convocation est restée sans suite. Kouidri avait quitté le territoire national juste après l’arrestation, au moisde septembre 2009, de son ami Mejdoub Chani, un homme d’affaires au centre de ce scandale, pour ne plus revenir à ce jour. Cet expert judiciaire avait été cité dans les rapports d’audition, par Mohamed Khelladi, mais également par Addou Sid Ahmed, homme d’affaires également (en détention provisoire). Le premier l’avait présenté comme «un élément important dans le lobby qui a la mainmise» sur les marchés de réalisation de l’autoroute Est-Ouest que dirigerait, toujours selon Khelladi, Pierre Falcone. Que ce soit devant les officiers de la police judiciaire du Département du renseignement et de sécurité (DRS) ou devant le juge d’instruction, Khelladi n’avait pas changé ses propos, révélant lors de chacune de ses auditions que les commissions versées par la société chinoise Citic, dans le cadre de l’octroi des marchés de l’autoroute Est-Ouest, «étaient partagées entre un groupe d’intervenants dont un certain Kouidri de Chlef». Il avait déclaré que des commissions atteignant 4% du montant des marchés octroyés à la Citic étaient versées à Chani Mejdoub, censé être leur représentant en Algérie (ce dernier est actuellement en détention provisoire) ; 4% à des cadres de la Citic ; 1,2% à un certain Kouidri Tayeb, présenté comme «chargé de mission» du ministère des Travaux publics. Il avait également cité Addou Sid Ahmed, l’homme d’affaires qui servait d’intermédiaire à de nombreuses sociétés étrangères pour leur obtenir des marchés en contrepartie de commissions.


Ce même Addou va plus loin dans ses propos en affirmant, devant les enquêteurs, avoir intervenu dans le contrat de suivi et de contrôle du tronçon Est de l’autoroute au profit de la société italienne Inco, grâce aux «bons offices» du chef de cabinet du ministre des Travaux publics, Ferrache Belkacem, homme de confiance du ministre, inculpé dans le cadre de cette affaire. Addou aurait révélé lui avoir remis 500 000 DA, coût de ses vacances en Turquie, en attendant le versement du reste de sa commission qui devait être défalquée du montant de 300 000 dollars qu’il avait perçu. En fait, Kouidri Tayeb est un richissime homme d’affaires, parent par alliance d’un haut cadre du ministère de la Défense nationale qui avait ses entrées non seulement auprès des deux ministères cités, mais également à la Direction générale de la Sûreté nationale, à l’époque de feu Ali Tounsi, mais également à la cour et au parquet d’Alger.
Toutes ces révélations devraient avoir des explications aussi bien du ministre des Travaux publics que de celui de énergie, parti de son département sans aucun bilan. Peut-on croire que la justice puisse aller loin en auditionnant les responsables de ces départements saignés par les actes de corruption et dont seuls les subalternes sont poursuivis ?

Salima Tlemçan

samedi 16 octobre 2010

Recep Tayyip Erdogan: Washington soutient le terrorisme mondial




Recep Tayyip Erdogan: Washington soutient le terrorisme mondial
Le Premier ministre turc a accusé les Etats-Unis de soutenir le terrorisme mondial et les ennemis communs aux pays de la région du Moyen-Orient.
Recep Tayyip Erdogan a souligné que l'avenir de l'Iran, de la Turquie, de l'Afghanistan et du Pakistan était lié et que la sécurité de l'un était aussi celle des autres.

"Les ennemis essaient de nous imposer des problèmes.", a-t-il souligné.

Recep Tayyip Erdogan a critiqué la double attitude de Washington vis-à-vis du terrorisme avant d'ajouter que les Etats-Unis ont soutenu le régime israélien lors de son attaque contre la flottille de la liberté; acte qui a prouvé que Washington ne visaient qu'à assurer leurs propres intérêts dans leur prétendue lutte contre le terrorisme.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a visité cette semaine les zones ravagées par les inondations au Pakistan.

"Mes frères, nous partageons la même foi !" s'est écrié M. Erdogan devant son homologue Yousuf Raza Gilani et plusieurs centaines de militants du Parti pakistanais du peuple (PPP), réunis mercredi sous un chapiteau près de la ville de Thatta (sud).

Ces inondations, les pires de l'histoire du pays, ont recouvert plus de 20% du territoire et fait quelque 20 millions de sinistrés depuis la fin juillet.

Accompagné de six ministres, M. Erdogan a sillonné le pays, d'Islamabad à Karachi (sud), et s'est déplacé en hélicoptère pour visiter les installations de secours, dont un village de 2.000 préfabriqués fournis par le Croissant rouge turc, qui en prévoit 3.000 au total, près de Multan.



Samedi 16 Octobre 2010

httphttp://www2.irna.ir httphttp://www2.irna.ir